Si l’on reproche à certains citoyens (enseignants, anciens étudiants, étudiants) leur position douteuse, ce n’est nullement pas parce qu’ils osent s’aligner.

En Haïti, la tendance veut que quiconque prend position soit considéré comme déroutant ou voulant être une star dans l’arène politique.

Dans ce cas, prendre position est un concept que le gros de la population ne cherche pas à comprendre. Mais, moi, n’étant pas dans l’angle de vue du peuple, je m’efforce, par mes matériaux scientifiques de saisir le lieu de ces personnes qui s’engagent dans la lutte pour le changement.

Ainsi, tout combat engagé par des jeunes pour hisser le pays là où se trouvent les grands peuples (ceux qui arrivent à s’émanciper de la crasse) est un noble combat.

Toutefois, dans ma ville, à Petit-Goâve, les universitaires sont traités en chien crevés. Depuis quand et pourquoi ? Pas besoin de fouilles archéologiques pour découvrir l’origine de cette étiquette. L’alignement de certains étudiants du coté de l’ex député semble nouveau.

La conférence de presse faisant éloge de l’ex président de la chambre basse en le comparant à Dany Laferriere a créé un choc dans le milieu des jeunes au point qu’on avait l’impression d’assister à une trahison. Trahison qui n’est que fugace quand d’autres vont accouchent le pire.

En fait, pourquoi critiquer ces novices, ne cherchant qu’à « souse yon ti kal mant » quand on sait que d’autres étudiants, enseignants hautains, toujours prêts à scander leur position de gauche, marxiste ou révolutionnaires justifient, avec des arguments fumeux et des paroles décousues, leur appartenance à « tou gol ». N’est-on pas injuste ? Critiquer Timoléon en s’alliant du coté de « tou gol », n’est-ce pas ce que Gabriel Tarde appelle de l’alternance unique ? Vous vous attendez à quoi avec Germain fils à la chambre ? Vous serez là quand il devra se prononcer dans les débats ? Qui reproche qui ? Etes-vous obligés de choisir entre deux mauvaises voies ? Une troisième voie n’est-elle pas envisageable ? Pourquoi, dans les médias, aucun groupe d’étudiants ne revendique Kébreau Zamor comme candidat ? Paske l pa gen zo poul grese men yo? Pourquoi est-il vu comme un simple canard boiteux dans la course? Il n’a pas l’étoffe d’un faiseur de loi? Conseiller juridique, chef de campagne, porte parole de votre statut, vous attendez quoi d’un député ? Qu’est-ce qui vous prend? Vous êtes précaires ou de mauvaise foi? Ralph Linton, nous aurais-tu permis de comprendre le rôle des besoins dans le comportement de ces vendus ? Frantz Kafka, s’agit-il d’une métamorphose ? Peut-être que vous êtes fanatique de la politique de doublure ? Mais, rappelez vous, professeur d’histoire, de Soulouque ! Eske pa gen lòt avni pou yon ti jèn ki fè 10 zan nan inivèsite leta a san l pa gen yon diplòm ? Eske l oblije fè apach nan bay tèt li non chèf kanpay?

Akao et Ti toutou sont malheureusement devenus des modèles pour ces universitaires. Car, désormais, on ne lutte que pour ses poches et non pour un idéal. Olye pou etidyan ta sansiblize lot moun yo pou yo sispann vote pou lajan se yo ki al repwodui menm aksyon sa yo. Qui suit qui ? En tout cas, sachez que l’histoire ne vous pardonnera pas !

Je crois que cette situation, triste qu’elle soit, peut nous servir de motivation afin de chercher à construire une autre intelligibilité politique à Petit-Goâve. Car, comme dit l’adage, quels que grands que soient les Rois ils sont ce que nous sommes.

Si parmi vous, certains se croient capables de justifier leur position, affrontez moi sur un panel ou dans un media.

Andelson Lindor